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Devenir barbier : le nouveau défi d’un travailleur d’usine

Rémi Riverin taille la barbe d'un client.

En plus des cheveux, les élèves apprennent aussi à tailler les barbes.

Photo : Radio-Canada / Mireille Chayer

L’histoire, pour le moins originale, est celle d’un Saguenéen déterminé qui a décidé de réaliser un de ses rêves à 50 ans. Il faut dire que Rémi Riverin ne manque ni d’audace ni de créativité.

Dans le sous-sol de sa maison, il a aménagé un salon de barbier qui semble tout droit sorti des années 60. Il s’agit de son plus récent projet. L’univers de la coiffure pour homme l’a toujours attiré, pourtant il n’a plus un seul cheveu sur la tête depuis environ 20 ans.

Il rit en soulevant sa casquette pour le prouver : Ça fait longtemps que je ne suis pas allé chez le coiffeur!.

Rémi Riverin dans sa pièce qui semble tout droit sorti des années 1960.

Rémi Riverin a aménagé un salon de barbier dans une pièce de sa maison.

Photo : Radio-Canada / Mireille Chayer

Rémi Riverin a d'abord été enseignant en adaptation scolaire. Puis, poussé par son père travailleur d'usine, il a postulé chez Alcan où il a été embauché il y a plus de 25 ans. Il est opérateur et formateur dans le département des anodes. Cependant, il a toujours eu besoin d’exprimer sa créativité dans des projets externes.

Je travaille pour un excellent employeur, mais avec ma personnalité, pour me réaliser, j'ai besoin [de plus]. J'ai une fibre artistique, une grosse fibre sociale, donc ça m'a amené à un moment donné à ouvrir un bar, ça m'a amené à ouvrir une boutique de meubles vintage avec quelqu’un, raconte-t-il.

Rémi Riverin coupe les cheveux d'un client.

Rémi Riverin ne regrette pas de s'être inscrit à la formation.

Photo : Radio-Canada / Mireille Chayer

Il vogue ainsi d’un projet à l’autre depuis des années. Lorsqu’il a eu 50 ans en février, il s'est dit qu'apprendre le métier de barbier était une excellente idée.

C'est un projet de retraite. Je suis un peu hyperactif. Je m'assois rarement puis je n'ai pas envie, pendant 40 ans, de regarder par la fenêtre.

Une citation de Rémi Riverin

Sa retraite, il compte la prendre dans sept ans, mais il s'est dit qu'il n'était jamais trop tôt pour bien faire. Il s'est donc inscrit en soins de barbe et techniques de coupe, une attestation d'études professionnelles offerte pour la première fois cette année à Alma.

L'enseignante donne un atelier.

Dix personnes sont inscrites à la formation au CFP d'Alma.

Photo : Radio-Canada / Mireille Chayer

Formation accélérée

La formation a commencé en mars et elle doit se terminer à la fin du mois de juin. Les cours sont offerts le soir pour répondre aux besoins des élèves qui, comme Rémi Riverin, sont pour la plupart des professionnels. Ainsi, quatre soirs par semaine, à raison de quatre heures par soir, ils reçoivent soit de la formation théorique en ligne, soit de la formation pratique en présentiel. Rémi Riverin doit faire la route au moins deux fois par semaine pour assister en présence à Alma.

La première fois avec mon p'tit sac à dos le 11 mars quand je montais à Alma dans un genre de pseudo tempête, je me disais :  "J'ai ben pas de rapport". Je serais bien chez nous avec une série comme je fais d'habitude, se rappelle Rémi Riverin en riant.

Un client sur la chaise de Rémi Riverin.

Rémi Riverin a commencé sa formation en mars.

Photo : Radio-Canada / Mireille Chayer

Toutefois, plus de deux mois plus tard, il ne regrette rien. Bon élève, il est assidu et apprend avec humilité.

Tu penses que tu vas prendre les ciseaux puis tchic, tchic, tchic puis ça va être parfait, mais c'est pas ça. C'est technique, affirme-t-il en mimant le bruit des ciseaux.

Il progresse, un coup de ciseau à la fois, avec un rythme de vie effréné qui lui plaît bien.

Rémi Riverin coupe les cheveux d'un client.

Les élèves ont commencé à accueillir des clients dans leurs cours. Ils effectuent des coupes de cheveux sous la supervision de leurs enseignants.

Photo : Radio-Canada / Mireille Chayer

Je me couche tard. Je me lève très tôt pour l'usine puis, quand je me couche, bien un, j'ai fait de la route puis deux, bien je fais juste penser aux techniques et si j’ai le malheur d'ouvrir mon téléphone et de voir un gars qui a une coupe de cheveux que je trouve belle, je me demande comment on fait puis là, ça me hante, dit-il en souriant.

Hanté par sa passion, rien de mieux, selon lui, pour vieillir sans regrets. Il conseille à tout le monde de faire comme lui et de foncer.

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