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Une Journée de la robe rouge tournée vers la guérison

Une robe rouge accrochée à un arbre.

Le quatrième rassemblement annuel de guérison pour les familles autochtones des personnes disparues, assassinées et exploitées (MMEIP) s'est déroulé à Mohkinstsis (nom donné par les Pieds-Noirs à la ville de Calgary, qui se traduit par « coude », en référence à la rivière Elbow).

Photo : Radio-Canada / Laurence Taschereau

En cette Journée nationale de sensibilisation aux femmes et aux filles autochtones disparues et assassinées, des familles et des survivants se sont rassemblés à Calgary pour se soutenir et pour se rappeler celles qui ont disparu.

Aujourd'hui, nous ne marchons pas, nous ne défilons pas, nous ne nous rassemblons pas pour demander justice. Aujourd'hui, il s'agit de guérir, dit Deborah Green, aussi connue comme Kakike manitohkan iskwew (Femme à l’esprit sacré en langue crie).

Ma propre sœur a été tuée par la police, poursuit l’organisatrice principale de cet événement. C'est pourquoi elle insiste sur le fait qu’il s'agit d’un moment pour que les familles qui souffrent des conséquences d’un système raciste puissent se réunir.

Elle ajoute que les alliés sont les bienvenus. Nous avons besoin d’une prise de conscience du public.

Nous sommes ici pour prier, chanter, danser et nous rappeler de bons souvenirs de nos proches.

Une citation de Deborah Green

Devant la centaine de personnes rassemblées au champ de Croix sur Memorial Drive, elle a présenté les chanteuses, les danseuses de jingle et les percussionnistes qui ont ponctué les prières et les témoignages.

Parmi les chanteuses, son amie, l'autrice-compositrice-interprète Wendy Walker, était présente. Elle a entonné une de ses chansons, If I never come home (Si je ne reviens jamais à la maison, en français).

Elle raconte avoir composé cette chanson pour ses enfants. Je voulais qu’ils sachent que je reviendrai toujours à la maison mais que si je ne revenais pas un jour, ce ne serait pas par choix.

Portrait de Wendy Walker.

Wendy Walker est une autrice-compositrice-interprète métisse et micmaque. Elle a reçu plusieurs prix au sein de la communauté musicale autochtone, notamment le prix Esquao, qui signifie « femme » en langue crie.

Photo : Radio-Canada / Laurence Taschereau

Si je ne reviens jamais à la maison, ma famille, je veux que vous sachiez que je me suis battue pour ma vie, pour rester en vie.

Une citation de Traduction en français d'un extrait de la chanson If I never come home

Cette chanson l'émeut puisqu’elle exprime un sentiment de peur que plusieurs femmes autochtones ressentent : celui de disparaître abruptement.

Six fois plus

Depuis le dépôt des 231 recommandations [qui ont découlé de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA)], il y a eu peu d’actions de la part des différentes institutions, et on a vu les statistiques augmenter, selon Deborah Green.

Des femmes lèvent les bras en l'air et chantent.

Des femmes se sont rassemblées pour chanter une chanson connue sous le titre « The Strong Woman Song » (« La chanson des femmes fortes », en français).

Photo : Radio-Canada / Laurence Taschereau

Selon elle, il faut qu'un changement systémique soit opéré, et il faut agir contre les stéréotypes pour s’assurer que les femmes autochtones ne soient plus marginalisées.

Selon un rapport publié en 2023 par Statistique Canada, le taux d’homicides commis contre des femmes des Premières Nations, métisses et inuit a été six fois plus élevé que celui enregistré chez les femmes non autochtones entre 2009 et 2021.

Et pour ces homicides, l'agence fédérale a aussi découvert que la police était deux fois moins susceptible de porter ou de recommander une accusation de meurtre au premier degré lorsque la victime était autochtone que lorsqu’elle ne l’était pas.

Des commémorations ont eu lieu aux quatre coins de la province en l’honneur des femmes, des filles et des personnes bispirituelles disparues.

La Journée de la robe rouge a lieu le 5 mai de chaque année depuis 2010.

Avec des informations de Terri Trembath

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