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Inondations au Brésil : course contre la montre pour secourir les victimes

Des personnes sont évacuées à bord de deux bateaux dans une rue inondée.

Des personnes sont évacuées après le débordement de la rivière Guaiba à Porto Alegre, au Brésil.

Photo : Getty Images / Ramiro Sanches

Agence France-Presse

Le sud du Brésil est une « zone de guerre » avec des villes entières inondées et des milliers de personnes isolées après les pluies torrentielles qui ont provoqué cette semaine la mort de 78 personnes, ont alerté les autorités dimanche.

À partir des rues gorgées d'eau ou vue du ciel, l'ampleur de la catastrophe dans l'État du Rio Grande do Sul est sidérante : des maisons dont on aperçoit à peine le toit, des habitants qui ont tout perdu en quelques minutes et le centre de Porto Alegre, capitale régionale très moderne où vivent 1,4 million de personnes, totalement inondé.

Plus de 3000 militaires, pompiers et secouristes sont mobilisés non seulement pour le sauvetage d'habitants en plein désarroi mais aussi pour la recherche de la centaine de disparus, selon le dernier bilan de la Défense civile.

Notre État est une zone de guerre et il faudra aussi mettre en œuvre un traitement pour l'après-guerre, a averti le gouverneur Eduardo Leite lors d'une conférence de presse aux côtés du président Luiz Inacio Lula da Silva et de plusieurs ministres.

Le chef de l'État a visité dimanche cet État agricole d'environ 11 millions d'habitants, l'un des plus dynamiques et des plus riches du Brésil, pour la deuxième fois en quelques jours.

Une femme en fauteuil roulant est secourue avec son chien au milieu d'une rue.

Les élans de solidarité se multiplient pour secourir les résidents locaux.

Photo : Getty Images / Ramiro Sanches

Face au gouverneur, qui avait appelé la veille à un plan Marshall, Lula a promis que le gouvernement fédéral allait accélérer la mise à disposition de tous les moyens nécessaires pour la reconstruction.

Solidarité

Les appels aux dons pour les 334 localités touchées se multiplient, tout comme les gestes de solidarité.

À Porto Alegre, Eduardo Bittencourt, un commerçant de 36 ans, s'est ainsi organisé avec un groupe de volontaires pour aller chercher sur des camionnettes les habitants piégés par les eaux.

Les choses sont très compliquées, nous aidons les gens que nous pouvons aider, mais c'est la loi de la nature.

Une citation de Eduardo Bittencourt, commerçant de 36 ans

L'armée s'emploie d'urgence à monter des hôpitaux de campagne, car des centaines de patients ont dû être évacués de centres de santé. Des écoles aux prisons, toutes les infrastructures sont touchées.

L'accès à l'eau est à l'arrêt dans 70 % de Porto Alegre et dans sa région métropolitaine, où des localités comme Canoas, Guaiba ou Eldorado sont intégralement inondées.

L'eau atteint le toit des maisons.

La localité de Canoas, dans l'État du Rio Grande do Sul, est intégralement inondée.

Photo : Reuters / Amanda Perobelli

Et l'eau continue d'avancer à Porto Alegre et alentour. Selon la Municipalité, le fleuve Guaiba, qui traverse la ville, a atteint le niveau record de 5,30 mètres, bien au-delà du pic historique de 4,76 mètres recensé pendant les inondations de 1941.

Rosana Custodio, une infirmière de 37 ans qui a dû fuir son domicile de Porto Alegre, a tout perdu. Jeudi vers minuit, les eaux ont commencé à monter très rapidement, a-t-elle raconté par message à l'AFP.Mon mari a mis nos deux petites dans un kayak et a ramé avec un bambou. Mon fils et moi avons nagé jusqu'au bout de la rue.

Ils se sont réfugiés dans la maison de son beau-frère, à Esteio, au nord de Porto Alegre, mais les eaux sont à nouveau montées vendredi et la tragédie s'est répétée. Nous avons été sauvés par le canot à moteur d'amis, raconte-t-elle.

Depuis, sa famille et elle ont été mises à l'abri. Nous avons perdu tout ce que nous avions, s'est-elle désolée.

Comme elle, près de 17 000 personnes ont été accueillies dans des abris mis en place par les pouvoirs publics. Et quelque 90 000 autres personnes ont dû quitter leur domicile. Plus d'un million de foyers sont privés d'eau.

Au Vatican, le pape François a dit dimanche prier pour les habitants de cet État. Le Seigneur porte les défunts dans son cœur, il réconforte leurs familles et ceux qui ont dû quitter leurs maisons, a déclaré le souverain pontife.

Phénomènes climatiques extrêmes

Partout, les mêmes scènes se répètent : des habitants sont réfugiés sur leur toit dans l'attente de secours et de petites barques naviguent dans ce qui était des rues et des avenues.

Petite éclaircie dans le désastre, les précipitations ont nettement faibli dimanche, mais les autorités mettent désormais en garde contre les glissements de terrain.

Porto Alegre est plus isolée que jamais. La principale station d'autobus est inondée et fermée et l'aéroport international a suspendu toutes ses activités.

Une femme est portée par un membre d'une équipe de secours au milieu d'une rue inondée.

Des pluies ont durement frappé l'État brésilien du Rio Grande do Sul, endommageant les barrages.

Photo : Getty Images

Les événements climatiques extrêmes que constituent ces pluies très intenses ont été favorisés par un cocktail désastreux qui mêle le phénomène météorologique El Niño au réchauffement climatique, a expliqué à l'AFP le climatologue brésilien Francisco Eliseu Aquino.

Le Rio Grande do Sul a déjà été touché à plusieurs reprises par des intempéries meurtrières, notamment en septembre, quand 31 personnes avaient péri après le passage d'un cyclone dévastateur.

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