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Inondations au Brésil : 70 000 personnes déplacées et une soixantaine de morts

Un homme marche dans une rue commerçante, avec de l'eau jusqu'aux genoux.

Avec la montée des eaux du Guaiba, fleuve emblématique du Sud brésilien, les inondations ont durement frappé la ville de Porto Alegre, où l'aéroport est fermé depuis vendredi.

Photo : Getty Images

Agence France-Presse

Les inondations qui dévastent le sud du Brésil depuis plusieurs jours ont chassé près de 70 000 personnes de leur domicile et fait une soixantaine de morts et des dizaines de disparus. Cette situation « dramatique » et « sans précédent » touche notamment la grande métropole de Porto Alegre.

Après avoir évoqué plus tôt 57 morts, la défense civile a fait état samedi soir d'un bilan de 55 morts, avec en outre sept décès qui font l'objet d'une investigation. Il y a aussi 74 disparus et 107 blessés.

Par ailleurs, au moins deux autres personnes ont été tuées dans l'explosion d'une station-service à Porte Alegre, capitale de l'État du Rio Grande do Sul, a constaté un journaliste de l'AFP, présent lors de la déflagration.

Dans cet État, près de 320 localités sont touchées et la catastrophe est évidente : quelque 69 200 personnes ont dû quitter leur domicile et plus d'un million de foyers sont privés d'eau.

La situation est dramatique et absolument sans précédent, a déclaré samedi Eduardo Leite, le gouverneur de l'État du Rio Grande do Sul. Craignant pour l'approvisionnement et la chaîne de production, il a appelé à un plan Marshall pour reconstruire la région.

Des maisons sont touchées par la crue de la rivière.

Des maisons sont touchées par la crue de la rivière Jacui à Eldorado do Sul, dans l'État du Rio Grande do Sul, au Brésil, le 3 mai 2024.

Photo : AFP / ANSELMO CUNHA

Une grande partie des communes se retrouvent isolées, des routes ayant été coupées par les flots ou des glissements de terrain, et les communications perturbées.

Les services météo ont indiqué que les intempéries avaient commencé à diminuer, mais qu'il devrait pleuvoir pendant encore 24 à 36 heures. Les autorités ont donné l'ordre d'évacuer certains quartiers de la métropole de Porto Alegre, métropole aux quelque 1,4 million d'habitants, située à la confluence de plusieurs cours d'eau.

Un pont et en arrière-plan, une ville avec plusieurs bâtiments à étages.

Le lac Guaiba et le pont Guaiba à Porto Alegre, dans l'État du Rio Grande do Sul, au Brésil, le 3 mai 2024

Photo : AFP / ANSELMO CUNHA

Le pire désastre climatique de l'histoire de la région

Avec la montée des eaux du Guaiba, fleuve emblématique du Sud brésilien, les inondations ont durement frappé la ville, où l'aéroport est fermé depuis vendredi. Le niveau du fleuve a atteint samedi les 5,09 mètres, dépassant le record historique de 4,76 mètres, en 1941.

En quelques minutes, en moins d'une heure, tout a été inondé. J'ai tout perdu, la télévision, l'armoire, le lit, le frigo, tout, raconte à l'AFP José Augusto Moraes de Lima, commerçant de 61 ans, qui vit dans le quartier de Navegantes, dans la partie nord de la ville.

C'est dans ce quartier qu'une station-service inondée, située sur une avenue, a explosé, faisant deux morts, et générant un épais nuage de fumée visible de loin. Les pompiers évacuaient des victimes du sinistre, souffrant de brûlures, a constaté l'AFP.

Des hommes portent un homme blessé dans une rue inondée, avec, en arrière-plan, un panache de fumée.

Une station-service inondée située sur une avenue de Porto Alegre a explosé, faisant deux morts, et générant un épais nuage de fumée visible de loin.

Photo : afp via getty images / CARLOS FABAL

À de nombreux endroits, de longues files d'attente se formaient dans l'espoir de monter dans un bus, tandis que des automobilistes tentaient de se frayer un chemin à travers les chaussées inondées.

Faisant référence à un autre cours d'eau qui traverse la ville, le maire de Porto Alegre, Sebastiao Melo, a écrit sur X que le barrage qui retient la rivière Gravatai a recommencé à déborder. Les communautés doivent quitter la zone, a-t-il lancé.

Il a également demandé à la population de rationner l'eau, après que quatre des six stations d'épuration de la ville ont dû être fermées.

Des dizaines de matelas dans un gymnase.

Des dizaines de milliers de personnes sont sans abri. Certaines ont trouvé refuge dans ce gymnase de Porto Alegre, capitale de l'État du Rio Grande do Sul, qui compte 1,4 million d'habitants.

Photo : afp via getty images / ANSELMO CUNHA

Dimanche sera un jour clé pour les opérations de secours, a averti le ministre de la Communication Paulo Pimenta, venu sur place avec d'autres ministres.

Porto Alegre est la capitale de l'un des États les plus prospères du pays, avec le cinquième PIB de la plus grande économie d'Amérique latine et une production essentiellement agricole, avec d'importantes cultures de soja, de riz, de blé et de maïs.

Zones d'habitations noyées à perte de vue, routes détruites ou ponts entraînés par le courant : les dégâts humains et matériels sont considérables et surtout concentrés dans la région centrale de cet État frontalier de l'Argentine et de l'Uruguay.

Des chiens sont coincés sur le toit d'une maison inondée.

Des chiens sont coincés sur le toit d'une maison inondée et attendent d'être secourus à Eldorado do Sul, dans l'État du Rio Grande do Sul, au Brésil, le 3 mai 2024.

Photo : AFP / ANSELMO CUNHA

Le président Luiz Inácio Lula da Silva a publié une vidéo montrant des membres des forces armées en train de sauver un bébé par hélicoptère. On y voit un agent frapper le toit d'une maison avec une brique afin de sortir le bébé, enveloppé dans une couverture.

Dans un centre d'accueil, à Gravatai, au nord de Porto Alegre, Claudio Almiro raconte qu'en sortant de chez lui, il avait de l'eau jusqu'aux hanches. J'ai tout perdu, confie-t-il.

Au nord du Rio Grande do Sul, l'État voisin de Santa Catarina est lui aussi frappé par les pluies.

Le Rio Grande do Sul a déjà été touché à plusieurs reprises par des intempéries meurtrières, notamment en septembre, quand 31 personnes ont péri après le passage d'un cyclone dévastateur.

Des habitants aident un enfant à monter dans un camion de secours.

Des habitants aident un enfant à monter dans un camion de secours à Eldorado do Sul, dans l'État du Rio Grande do Sul, au Brésil, le 3 mai 2024.

Photo : AFP / ANSELMO CUNHA

Selon les experts, ces phénomènes climatiques extrêmes ont gagné en fréquence et en intensité avec le réchauffement climatique.

Le Brésil a vécu une période de sécheresse historique l'an dernier dans le nord du pays et le nombre de feux de forêt a atteint un record de janvier à avril, avec plus de 17 000 foyers recensés dans tout le pays, dont plus de la moitié en Amazonie.

De la pluie dans le sud, du feu dans le nord [...]. Ces deux tragédies portent les empreintes de la crise climatique. Le gouvernement doit prendre des mesures urgentes pour éviter que la situation ne s'aggrave encore plus, a alerté l'Observatoire du climat, un collectif brésilien d'ONG, dans un communiqué.

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