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Un appétit grandissant pour améliorer la participation citoyenne à Gatineau

Des citoyens de Gatineau écoutent une présentation de l'Assemblée de constitution de la nouvelle Association des résidents et résidentes de Buckingham.

Des résidents de l'est de Gatineau assistent à la naissance de l'Association des résidents et résidentes de Buckingham.

Photo : Radio-Canada / Patrick Foucault

Alors que les questions de logement, d'urbanisme et de développement du territoire prennent davantage de place sur la scène municipale, les sorties d’élus et de groupes citoyens à Gatineau s’accumulent pour qu’il y ait un changement d’approche en matière de participation citoyenne.

Après une semaine de campagne électorale, certains aspirants à la mairie ont déjà abordé la question.

En matière de logement, Maude Marquis-Bissonnette pour Action Gatineau veut prévoir un lieu d’échange et de dialogue entre les citoyens et les promoteurs pour tous les projets.

De son côté, le candidat indépendant Stéphane Bisson souhaite créer des conseils de quartier pour chaque secteur de la ville, d’Aylmer à Buckingham, qui assurerait des lieux d’échanges entre employés de la Ville et des citoyens.

L’indépendant Daniel Feeny s'engage, lui, à rendre public les attentes citoyennes issues de consultations en lien avec son projet de revitalisation du site de la Fonderie.

Un appétit grandissant pour améliorer la participation citoyenne à Gatineau

Mairie de Gatineau 2024

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La devanture d'un édifice municipal.

Qu’il s’agisse d’optimiser les consultations publiques pour les projets de la Ville ou du privé, ou encore faire plus de place aux associations de résidents dans les débats, certains proposent de grandes idées, et d’autres tentent par leurs propres moyens de faire entendre davantage la voix de leurs concitoyens.

Une approche en amont et une meilleure prévisibilité

Les grands projets ayant un impact dans la vie des Gatinois sont nombreux : le tramway, le futur quartier général de la police ou encore le futur hôpital.

En janvier, l’organisme Vivre en ville a lancé un ouvrage intitulé Ouvrir le dialogue, qui propose des pistes de solutions relativement à la densification de la population qui s'amplifie.

Les auteurs font entendre que l’exercice des consultations publiques est souvent minimales puisqu’elles arrivent souvent trop tardivement ou sont de trop courte durée. Ils proposent donc une approche davantage en amont lorsque vient le temps de consulter les citoyens dans le cadre d’un projet qui touche leur quartier.

Le Collectif des associations de résidents de Gatineau partage cette importance pour une meilleure prévisibilité des consultations citoyennes sur les projets publics et privés. En février, le regroupement a organisé une conférence intitulée « Crise en habitation : comprendre et agir », ayant rassemblé une centaine de participants.

Le groupe estime que la popularité de son événement démontre un appétit pour des changements d’approche.

La participation citoyenne peut définitivement être améliorée, croit Réjean Laflamme, membre du Collectif et président de l’Association des résidents du Parc de la Montagne. Il souligne que bien des citoyens, comme de nouveaux arrivants, ne sont pas toujours au fait des développements dans leur quartier.

Réjean Laflamme sourit à la caméra, dans une rue de quartier résidentiel.

Réjean Laflamme propose de miser sur une approche davantage en amont lorsque vient le temps de consulter la population pour des projets à Gatineau.

Photo : Radio-Canada / Patrick Foucault

Aux yeux de M  Laflamme, le service d’urbanisme de la Ville de Gatineau doit, entre autres, sensibiliser davantage les promoteurs immobiliers aux exercices de consultation publique en amont, plutôt que d’en tenir une fois que le projet est déjà bien entamé.

Le plus tôt ils consultent les citoyens, le mieux c’est.

Une citation de Réjean Laflamme, membre du Collectif des associations de résidents de Gatineau

Un autre membre du Collectif, Darquis Gagné, croit qu’il est urgent que la Ville de Gatineau mette en place sur son site web un calendrier affichant les consultations publiques à venir dans l’année. Ça permet aux citoyens et aux organisations de mieux se préparer parce qu’ils savent exactement ce qui s’en vient, dit-il.

Darquis Gagné sourit à la caméra, dans un quartier résidentiel.

Darquis Gagné remarque un grand appétit dans la population pour améliorer la participation citoyenne.

Photo : Radio-Canada / Patrick Foucault

M. Gagné déplore qu’il n’y ait pas de lien direct entre le service d’urbanisme et les associations de résidents, comme il en existe avec le service des loisirs. Sans canal de la sorte, il affirme qu’il est très difficile d’obtenir une collaboration lorsqu'arrivent des dossiers importants qui touchent le développement du territoire et de l’urbanisme.

Une première association de résidents naît dans Buckingham

De nombreux résidents du secteur de Buckingham, dans l’est de Gatineau, n’ont toujours pas digéré le changement de zonage en 2021. À l’époque, de nouvelles grilles de zonage ont été autorisées dans tous les secteurs de la ville, en passant par des consultations publiques.

Cependant, l’absence d’une association de résidents dans le secteur fait dire à plusieurs que des règlements semblent avoir été adoptés sans protéger le côté patrimonial de l’avenue de Buckingham.

Le manque de directives quant à l’implantation d’immeubles à logements sur cette artère avec, principalement, des maisons unifamiliales est critiqué depuis. Ceci a mené à la création, à la fin avril, de la nouvelle Association des résidents et résidentes de Buckingham (ARB).

À Buckingham, on a seulement qu’un conseiller, fait remarquer Nicole Robitaille-Carrière, l’une des membres derrière la nouvelle association. Quand il veut convaincre les 18 autres, il est seul, alors s’il a la force d’une association derrière lui, ça va aider à passer le message.

Une femme parle au micro dans une salle communautaire.

Nicole Robitaille-Carrière est bien engagée dans la nouvelle Association des résidents et résidentes de Buckingham.

Photo : Radio-Canada / Patrick Foucault

L’ARB s’est dotée de nombreux objectifs, comme celui de protéger l’identité du secteur tout en préservant ses traditions et son histoire, en accompagnant les citoyens auprès des autorités locales et régionales, et en informant les citoyens sur leurs droits, obligations et responsabilités, pour encourager une participation active et éclairée.

S’il y a seulement quatre ou cinq résidents mécontents, ils sont plus frileux, affirme Mme Robitaille-Carrière. Mais avec une association, ils vont sentir que c’est plus facile d’être engagé.

Les citoyens veulent être consultés en amont, constate le maire

Aux yeux du maire de Gatineau, Daniel Champagne, la participation citoyenne est au cœur de la réflexion politique, surtout au palier municipal en 2024.

La Ville a mené une soixantaine de consultations citoyennes en présentiel et en ligne en 2023. Une douzaine ont été menées jusqu’à présent cette année pour près d’une trentaine de projets, notamment pour l’aménagement du parc Central dans le quartier du Plateau ou encore pour le projet d'agrandissement de la Bibliothèque Guy-Sanche.

Gatineau s’est également dotée, dans les dernières années, d’un Comité de travail en matière de participation citoyenne. Son mandat est de mettre à jour le Cadre de référence en matière de participation des citoyens aux affaires municipales et ainsi améliorer la façon dont la Ville inclut les citoyens dans les prises de décisions.

Le maire de Gatineau, Daniel Champagne, s'adresse aux journalistes lors d'une mêlée de presse, le 3 mai 2024.

Le maire de Gatineau, Daniel Champagne, reconnait l'importance pour la Ville de se doter de mécanismes pour améliorer la participation citoyenne.

Photo : Radio-Canada / Patrick Foucault

Daniel Champagne fonde beaucoup d’espoir sur les idées qui émaneront de ce comité, afin que l’administration de la ville et le conseil municipal aient de meilleurs échanges avec les citoyens.

La gestion d’une municipalité a évolué au cours des dernières années, constate M. Champagne. Le maire dit voir que les Gatinois veulent être consultés davantage en amont pour des projets qui touchent leur milieu de vie.

Il soutient que le volet social des grands dossiers comme le transport, le logement et le développement prend de plus en plus de place, d’où l’importance selon lui de faire davantage une place aux citoyens dans la réflexion municipale.

Différentes visions autour de la table du conseil municipal

Dans les dernières années, des conseillers municipaux ont amené à la table des pistes de solutions pour faciliter la participation citoyenne.

En accord sur de nombreux dossiers, les élus des districts d’Aylmer, Steven Boivin, et de Buckingham, Edmond Leclerc, souhaitent la création de conseils d’arrondissement, semblables à ceux d’autres villes comme Sherbrooke et Longueuil. Les deux hommes ne cachent pas leur volonté de former une équipe en vue des élections municipales de 2025 pour amener cette idée de l’avant.

Portrait d'Edmond Leclerc.

Le conseiller municipal du district de Buckingham, Edmond Leclerc (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Camille Kasisi-Monet

Il n’y en a plus de place pour Buckingham au conseil municipal de Gatineau quand on traite d’enjeux locaux en profondeur , souligne M. Leclerc. Selon leur concept, les conseils prendraient des décisions spécifiques à leur secteur. Lorsqu’on parle, surtout en urbanisme, de démolition, de dérogations mineures ou de développement économique local, c’est aux élus du secteur de prendre des décisions.

Du côté des élus d’Action Gatineau, on plaide pour la fondation d’un office de consultation publique, qui agirait comme une entité indépendante pour mener les consultations.

Isabelle N. Miron en entrevue.

La conseillère municipale du district de l'Orée-du-Parc, Isabelle N. Miron (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Les citoyens ont soif de participer, d’en savoir plus sur les mécanismes de leur ville, constate la conseillère Isabelle N. Miron. Quand c’est la ville ou le promoteur qui mène les consultations, ça manque un peu d’objectivité, dit-elle.

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