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Le mouvement étudiant contre l’offensive israélienne à Gaza s’étend dans le monde

Une manifestante propalestinienne devant la porte de Sciences Po Paris bloquée par des palettes, des poubelles et des vélos, le 26 avril 2024.

En France, les manifestations propalestiniennes sont surtout circonscrites autour de certaines écoles de sciences politiques.

Photo : AFP / VICTORIA VALDIVIA

Agence France-Presse

Le mouvement étudiant contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza continue de s'étendre dans le monde : parti des campus américains, faisant parfois l'objet d'une répression policière, il a gagné Paris, Lausanne, Berlin, Montréal, Mexico ou encore Sydney.

Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza a déferlé sur les campus américains, soit dans une quarantaine d'universités de la côte atlantique à la Californie, évoquant les manifestations contre la guerre du Vietnam.

Au total, près de 2000 personnes ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.

Ces derniers jours, la police a procédé à une série de démantèlements manu militari de campements propalestiniens, comme à l'Université de New York (NYU) vendredi à la demande de l'établissement.

Des policiers entrent dans l'Université Columbia par une fenêtre du premier étage à l'aide de l'échelle d'un camion blindé dans la nuit du 30 avril 2024.

Des manifestants avaient installé leur campement dans des locaux de l'Université Columbia, à New York.

Photo : AFP / KENA BETANCUR

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Des manifestants barricadés dans la prestigieuse Université Columbia, épicentre de la mobilisation étudiante, ont ainsi été chassés dans la nuit de mardi à mercredi.

À l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), des dizaines d'étudiants ont été arrêtés.

Les forces de l'ordre ont arrêté plusieurs manifestants à l'Université de Californie à Los Angeles, le 2 mai 2024.

Des manifestants ont été arrêtés jeudi après que leur campement eut été déclaré « illégal » par l'Université de Californie à Los Angeles.

Photo : Getty Images / Eric Thayer

À rebours d'autres établissements, l'Université Brown, au Rhode Island, s'est accordée avec les manifestants sur le démantèlement de leur campement en échange d'un vote sur un éventuel désinvestissement de sociétés qui rendent possible le génocide à Gaza et qui en profitent.

Longtemps muet, le président Joe Biden a martelé jeudi que l'ordre devait prévaloir.

L'ONU s'est dite inquiète mardi des actions de la police sur des campus universitaires aux États-Unis. Le haut-commissaire aux droits de l'homme Volker Türk s'est dit troublé par une série de mesures musclées prises pour disperser et démanteler les manifestations.

Évacuations à Paris

Vendredi, les forces de l'ordre ont évacué les militants propalestiniens qui occupaient depuis la veille la prestigieuse école parisienne de Sciences Po, qui accueille entre 5000 et 6000 étudiants dans la capitale.

Une semaine après une mobilisation déjà émaillée de tensions à Sciences Po Paris et une précédente évacuation de locaux, 91 personnes ont été évacuées, sans incident, a précisé la préfecture de police de Paris.

L'administrateur provisoire de l'école, Jean Bassères, a affirmé qu'il n'était pas question, comme le réclament certains étudiants, d'investiguer les relations de Sciences Po avec des universités israéliennes.

La mobilisation étudiante en faveur de Gaza et des Palestiniens reste circonscrite à Sciences Po Paris, à ses campus en régions et aux instituts d'études politiques, mais elle peine à faire tache d'huile dans les universités.

Des manifestants propalestiniens de l'Institut d'études politiques de Lyon – non rattaché à Sciences Po Paris – ont été évacués dans le calme par les forces de l'ordre tandis que l'entrée de l'école de journalisme à Lille a été débloquée.

Un immense drapeau palestinien est déployé sur plusieurs étages dans une agora de l'Institut d'études politiques de Lyon, le 2 mai 2024.

Les manifestants ont décoré jeudi les murs de l'Institut d'études politiques de Lyon avec des drapeaux palestiniens et des messages de soutien à Gaza.

Photo : AFP / JEFF PACHOUD

La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a demandé jeudi aux présidents d'université de veiller au maintien de l'ordre public en utilisant l'étendue la plus complète des pouvoirs dont ils disposent.

Place de la Sorbonne, à quelques centaines de mètres de Sciences Po Paris, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a tenu vendredi une table du dialogue avec des invités, dont le dessinateur Joann Sfar, auteur de la BD à succès Le chat du rabbin.

Sit-in à Berlin

La police est intervenue vendredi pour évacuer les manifestants propalestiniens rassemblés devant l'Université Humboldt de Berlin, au centre de la capitale. Certains manifestants ont été expulsés par la force après avoir refusé un autre lieu proposé, a indiqué la police berlinoise sur X.

Un manifestant propalestinien se fait expulser du campus de l'université Humboldt, à Berlin, le 3 mai 2024.

Certains manifestants ont été expulsés après avoir refusé de se rendre à un autre endroit qui leur avait été proposé, a indiqué la police berlinoise sur le réseau social X.

Photo : Getty Images / Sean Gallup

Le maire de Berlin, Kai Wegner, a critiqué la manifestation, écrivant sur le réseau X que la ville ne voulait pas de situations comme aux États-Unis ou en France.

Le mouvement étudiant propalestinien s'est implanté dans plusieurs villes canadiennes, dont Vancouver, Ottawa, Toronto et Montréal. Le premier campement établi et le plus important, celui de la prestigieuse Université McGill, a débuté le 27 avril et a pris de l'ampleur.

Les centaines de manifestants ont fortifié leur campement ces derniers jours en raison de la menace d'un démantèlement par les forces de l'ordre.

Ils se disent déterminés à occuper les lieux aussi longtemps qu'il le faudra, jusqu'à ce que McGill coupe tout lien financier ou académique avec Israël.

La direction de l'établissement a déclaré mercredi souhaiter que le campement soit démantelé sans délai, affirmant qu'il s'agissait d'une demande non négociable. Selon elle, un certain nombre de manifestants ne font pas partie de la communauté étudiante.

La police de Montréal, qui dit préconiser un dénouement pacifique de la situation, n'est pour l'instant pas intervenue pour démanteler le camp.

Tensions sans débordement à McGill : le reportage de Jean-Philippe Hughes

À l'Université de Sydney, des centaines de manifestants propalestiniens et pro-israéliens se sont retrouvés face à face vendredi. Malgré quelques échanges tendus, les deux rassemblements sont restés pacifiques et la police n'est pas intervenue.

Des militants propalestiniens campent depuis dix jours sur une pelouse en face du tentaculaire bâtiment gothique de l'Université de Sydney, un bastion du savoir universitaire australien.

Une manifestante pro-Israël fait face au campement propalestinien devant l'université de Sydney, en Australie, le 3 mai 2024.

Même si les deux camps se sont retrouvés face à face, les manifestations se sont déroulées pacifiquement à Sydney.

Photo : AFP / AYUSH KUMAR

Comme leurs homologues américains, les protestataires veulent que l'Université de Sydney coupe ses liens avec les institutions israéliennes et qu'elle refuse les donations de sociétés d'armement.

Le vice-président de l'Université, Mark Scott, a écrit aux étudiants et au personnel pour exprimer son engagement en faveur de la liberté d'expression et n'a pas demandé à la police de démanteler le camp.

À Mexico, des dizaines d'étudiants propalestiniens de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), la plus grande du pays, ont dressé un camp jeudi dans la capitale, scandant Vive la Palestine libre! et De la rivière à la mer, la Palestine vaincra!. Ils ont notamment demandé au gouvernement mexicain de rompre les relations diplomatiques et commerciales avec Israël.

Un campement installé devant l'Université nationale autonome du Mexique, le 2 mai 2024.

Des manifestants ont installé un campement jeudi devant la plus grande université du Mexique.

Photo : AFP / YURI CORTEZ

Une centaine d'étudiants propalestiniens occupaient jeudi en fin d'après-midi le hall d'entrée du bâtiment Géopolis de l'Université de Lausanne (UNIL), exigeant un boycottage institutionnel des universités israéliennes et un cessez-le-feu immédiat.

L'occupation s'est poursuivie pacifiquement vendredi et prévoit de durer jusqu'à lundi.

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