Le logement et l’itinérance au cœur de la première semaine de campagne à Gatineau
Le manque de logements et l'itinérance sont au cœur des débats lors de la première semaine de campagne pour la mairie de Gatineau. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jacques Corriveau
Le manque de logements et l'itinérance sont au cœur des débats en cette première semaine de campagne pour la mairie de Gatineau. Après le candidat Yves Ducharme en début de semaine, c’est au tour de Maude Marquis-Bissonnette, d'Olive Kamanyana, de Daniel Feeny et de Stéphane Bisson de présenter leurs engagements sur ces questions.
À peine la campagne officiellement lancée, les candidats en lice aux prochaines élections partielles du 9 juin n’ont pas attendu longtemps pour commencer à dévoiler les programmes qu'ils promettent de mettre en œuvre s'ils sont élus à la tête de la quatrième ville du Québec. Pour cette première semaine, ce sont les sujets du logement et de l'itinérance qui ont retenu l’attention.
Les solutions gagnant-gagnant
de Maude Marquis-Bissonnette
Pour ce qui est de l'itinérance, la candidate du parti Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, veut d'abord donner son appui à des projets de la communauté susceptibles de déboucher à du soutien communautaire, tel que le nettoyage fréquent du campement près de l'aréna du centre Robert-Guertin. Elle dit également être favorable à l'idée de garder les personnes en situation d'itinérance à cet endroit.
Maude Marquis-Bissonnette, candidate à la mairie du parti Action Gatineau aux élections partielles du 9 juin à Gatineau (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Simon Lasalle
Maude Marquis-Bissonnette compte également travailler avec le gouvernement provincial afin d'avoir plus de logements pour les personnes en situation d'itinérance.
Ça va prendre plus d'aide de Québec, notamment parce qu'évidemment, le soutien communautaire, la santé mentale, les dépendances, c'est leur responsabilité. Le rôle de la Ville, c'est de prendre le leadership dans ce dossier, et je pense qu'il faut miser là-dessus
, indique-t-elle.
Pour ce qui est de la crise du logement, la candidate à la mairie de Gatineau compte mettre en application un nouveau pouvoir accordé par le gouvernement provincial, soit le zonage incitatif. Selon elle, cet outil permettrait à la Ville de cibler des zones dans lesquelles les promoteurs auraient plus de flexibilité pour des projets de logements en échange de certains engagements comme la construction de logements abordables et l'aménagement d'espaces verts.
Maude Marquis-Bissonnette souhaite aussi proposer des crédits de taxes pour du logement social, abordable et familial. Elle compte aussi appliquer le droit de préemption qui permettrait à la Ville d’être prioritaire en vue de l’achat de certains immeubles ou terrains. Cela faciliterait la construction de logements sociaux et abordables sur le territoire, selon elle.
L'itinérance ne se résout pas par les mots
, dit Olive Kamanyana
La candidate indépendante Olive Kamanyana veut pour sa part créer un fonds Gatineau afin de faire face à la crise de l'itinérance parce que l'itinérance ne se résout pas par les mots, mais par des investissements
.
Pour elle, il faut trouver une solution réelle
pour des logements et pour la prise en charge des personnes en situation d'itinérance sans avoir à attendre l’aide gouvernementale.
Olive Kamanyana, candidate indépendante à la mairie aux élections partielles du 9 juin à Gatineau (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Nickolas Persaud
M. Legault, qui se trouve à Québec, ou le ministre Carmant, qui est aussi à Québec, vont participer, mais ils ne vivent pas tous les jours avec cette réalité-là : c'est nous qui vivons avec ça. Mettons l'argent autour de la table et n'attendons pas nécessairement qu'ils nous disent : "Oui, allez-y. Allons-y, puis on va négocier après"
, suggère la candidate.
Olive Kamanyana dit être prête à déployer les grands moyens une fois élue.
Je n'ai pas peur de mettre un vrai montant qui dépasse les 10 à 20 millions et qui va vraiment être décidé avec les gens autour de la table
, affirme la candidate qui veut un leadership clair dans le dossier de l'itinérance.
Les engagements de Daniel Feeny
Pour le candidat indépendant Daniel Feeny, la construction de logements sociaux et communautaires à Gatineau n’a pas suivi la croissance des besoins depuis dix ans.
Cette carence face à une demande grandissante a entre autres eu comme conséquence d'engendrer une augmentation record du nombre de personnes sans-abri dans la région
, soutient-il.
Face à cela, le candidat propose cinq engagements pour lutter contre l'itinérance.
Premièrement, Daniel Feeny veut assurer le leadership en matière de sécurité et de soutien avec notamment le maintien de la propreté et de la sécurité dans les espaces publics, comme dans le campement près de l'aréna du centre Robert-Guertin et la création rapide d'un centre de services de proximité.
Daniel Feeny, candidat indépendant à la mairie aux élections partielles du 9 juin à Gatineau
Photo : Radio-Canada / Georges-Etienne Nadon Tessier
Le candidat compte aussi assurer la pérennisation du projet Mon calme
afin d'offrir un service permanent de logements de transition, en plus d'accélérer la construction de logements sur le territoire.
M. Feeny émet aussi l'idée de créer un poste de commissaire à l'itinérance pour faciliter le dialogue et l'innovation entre les différents paliers de gouvernement et les acteurs du milieu. Comme c’est le cas à Montréal, il veut créer la Fondation Gatineau pour la vie
afin de travailler avec tout le monde à la recherche de solutions pérennes dans des crises comme l'itinérance et le manque de logements.
Les pistes de solution de Stéphane Bisson
Le candidat indépendant Stéphane Bisson, qui a officiellement lancé sa campagne jeudi, promet de son côté de s’investir pleinement dans la construction de logements sociaux et abordables si les Gatinois lui accordent leur confiance.
Stéphane Bisson a officiellement lancé sa campagne le jeudi 2 mai 2024.
Photo : Radio-Canada / Nickolas Persaud
L'ancien président de la Chambre de commerce de Gatineau confiait plus tôt cette semaine vouloir se servir des ressources existantes pour s'attaquer à la crise de l'itinérance. Pour lui, déplacer les sans-abris ailleurs dans la ville ne serait pas une option viable : il souhaite plutôt se rapprocher du gouvernement provincial pour trouver des solutions pérennes.
Le candidat avait même évoqué la possibilité d'utiliser l'aréna du centre Robert-Guertin pour du logement social ainsi que les motels en fin de vie pour du logement temporaire destiné aux personnes en situation d'urgence.
Avec les informations de Patrick Foucault
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